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Paris-Lyon vu du rail - livre-album de Gilles Chabot


JEUDI, 02 FÉVRIER 2012 11:45 PATRICK DUCOME - ARTISTIK  REZO- ACTUALITÉS - LIVRES

 

 Quand vous allez de Paris à Lyon en TGV, le paysage défile à grande vitesse. Et vous vous posez des questions : comment s’appelle ce village ? A qui appartient ce château ? Quelle est cette rivière ? Où va cette route ? Gilles Chabot, qui est contrôleur sur la ligne depuis plus de 20ans est également photographe. Il répond à toutes cesquestions. Les paysages qui vous interpellent, il les a pris en photos et il vous en donne les légendes. 


A la FNAC ainsi que sur le site de La Vie du Rail, le lecteur attentif aux bonnes choses de ce monde découvrira le sympathique travail photographique de Gilles Chabot.


Son idée est parfaitement originale, considérant que le voyage d’aujourd’hui  ne laisse guère le temps au voyageur tégévisé de se rendre compte des trésors qui se nichent dans des paysages trop vite vus à travers les vitres d’un train lancé à très grande vitesse, il a pris le temps qu’il faut, à la seconde près, pour repérer églises, châteaux, villes et fermes fortifiées, villages nichés, architectures remarquables et autres ouvrages d’art que sont les aqueducs, les ponts etc. Puis de les photographier ensuite pour en offrir un livre surprenant. Son reportage photo est une exaltante respiration au cÅ“ur de cette France des terroirs que les Français ont pour habitude de sublimer avec un brin de mélancolie comme si ces formes, ses reliefs, ses bâtis n’existaient désormais plus que dans leur imaginaire.
Gilles Chabot existe. Artistik Rezo a rencontré ce méticuleux- voyeur des grands espaces entre Paris et Lyon puisque son premier ouvrage est ainsi titré : Paris-Lyon vu du rail.


Gilles Chabot, photographe, en quatre questions :

Dans ce voyage à l’intérieur de la France, n’est-ce pas l’esprit du voyage de Papa que vous désirez faire renaître de ses cendres ?

Quand je dis« voyage », je pense au voyage dans toute sa dimension épique. Je pense à l'Orient Express, à ces époques heureusement pas encore tout à fait oubliées où le vrai voyage était parfumé « d'ailleurs Â» Je songe à la grande époque de la vapeur, quand le souffle des locomotives enfumant les marquises inspirait les impressionnistes.
Depuis le début des années 80, le TGV a révolutionné le monde ferroviaire en nous permettant de traverser le pays du nord au sud à 320 km heure. Les temps ultra modernes ont fini par déposséder le train de son romantisme mais il subsiste toujours une trace de son aura. C’est cette trame romantique que je m’évertue à retrouver et la photographie offre cette possibilité de faire voir ce qui ne se voit plus. Ce train à la pointe du progrès n'a pas pour autant écrasé le charme du voyage sous le poids de sa technologie ; au contraire, en filant comme l'éclair à travers la campagne française il nous entraîne dans un espace temps insoupçonné


Comment faire l’éloge de la lenteur par ces clichés pris à une telle vitesse qui nous montrent ces mondes insoupçonnés dont vous parlez ? Ceux-ci apparaissent comme figés, immobiles, comme s’ils se passaient du progrès moderne.

C’est justement mon pari de photographe et de peintre aquarelliste que de surprendre la France dans son inertie apparente. Ce n’est du reste qu’une apparence, il y a autant de mouvement dans un château, toujours présent, blotti contre une colline de Bourgogne que dans un train qui passe ou que dans un village surpris dans sa chaude après-midi de l’été.


Tout ça ne va-t-il pas trop vite ? Le voyageur ne peut pas prendre son temps...

Cheminot depuis bientôt 30 ans, je suis habitué à parcourir presque tous les jours la ligne à Grande Vitesse entre Marseille et Paris. Je ne me lasse pas du plaisir de regarder défiler le paysage à 300 à l'heure. Je demeure contemplatif devant ce kaléidoscope sans cesse renouvelé au fil du rail, au rythme des jours et des saisons. Sur mes photos numériques, toutes réalisées à bord des TGV à pleine vitesse, j'ai tenté de saisir au passage la vision instantanée et fugitive des plus beaux panoramas bordant la LGV. Un voyageur peut le faire en scrutant les paysages qui défilent sous ses yeux. Il suffit de s'immerger simplement dans la trame des paysages pour partir à la rencontre des richesses géographiques, historiques et souvent humaines de cette partie de France. Un voyage peut en cacher un autre: découvrez le au fil de ma Balade à grande vitesse dans une succession d'arrêts sur images dévoilant au regard autant de perspectives culturelles captivantes.


Il y a donc des textes explicatifs ?

J’ai rédigé des explications historiques courtes et très parlantes afin que le lecteur identifie les lieux traversés.

 

Patrick DuCome / Artistik Reso
 

Reportage AFP
AFP Transport-rail-TGV-anniversaire-30ans
TGV Méditerranée, 700 km dans l'œil du contrôleur-photographe
PORTRAIT de Gilles CHABOT
Par Pierre PRATABUY (AFP)
MARSEILLE, 15 avril 2011 

 

700 Km dans l’objectif.

 

   Gilles Chabot, contrôleur SNCF abonné de longue date aux TGV Marseille-Paris, immortalise depuis cinq ans les paysages qu'il voit défiler par la fenêtre à plus de 300 km/h, son quotidien.
   La ligne à grande vitesse qui file depuis 2001 vers la Méditerranée a été une révolution visuelle. "J'ai eu l'impression de découvrir un autre pays", raconte ce cheminot quinquagénaire. "Auparavant, on traversait beaucoup de zones urbanisées; désormais, on était en pleine campagne".
   Jusque-là photographe amateur, "comme tout le monde", il se lance alors dans le "cliché ferroviaire", avec dans l'objectif, châteaux, églises, ponts, fermes, champs, massifs et vallons, rivières et canaux, qui jalonnent les 710 km du trajet.
   Non sans difficulté, car à pleine vitesse, contrainte qu'il s'impose pour coller au regard du voyageur, la fenêtre de tir est réduite: "j'ai parfois une ou deux secondes". Il travaille depuis la voiture-bar dans la rame haute des trains duplex, où la vue panoramique permet d'anticiper.
   Mais appuyer sur le bouton ne lui suffit pas: "je voulais savoir ce que je photographiais". A l'aide de relevés du tracé, du logiciel Google Earth et du site Géoportail, il se lance dans un relevé minutieux, kilomètre après kilomètre, des lieux et de leur histoire.
   En 2010, encouragé par des collègues, Gilles Chabot expose ses images sur un blog en forme de "balade à grande vitesse" entre la capitale et la cité phocéenne. En septembre doit paraître un livre aux éditions de La Vie du Rail.
   Son but ? Inciter les passagers, de plus en plus souvent absorbés par un écran, ordinateur, lecteur DVD ou téléphone, à jeter un oeil par la fenêtre.
   Question de rythme. Quand les trajets duraient sept ou huit heures, on prenait le train pour des vacances ou des déplacements ponctuels. La grande vitesse a accru la mobilité des gens et transformé des wagons en lieu de vie, entre domicile et travail, notamment sur la portion Paris-Lyon.
   "Le TGV a transformé le monde ferroviaire en le dépossédant de son romantisme, mais la technologie n'a pas tué le charme du voyage. Au contraire, en filant comme l'éclair à travers la campagne française, le TGV nous entraîne dans un espace-temps insoupçonné", dit le cheminot.
   Sa balade, qui commence avec l'horloge de la gare de Lyon, fait remonter le voyageur, au kilomètre 18, au VIe siècle avec une ancienne nécropole mérovingienne près de Melun, l'expédie au XIXe siècle au kilomètre 52 avec une chapelle d'inspiration russe, pour le ramener 300 ans plus tôt en pays d'Othe, 50 kilomètres plus loin. Des aller-retour au fil du rail, pour une histoire de France en accéléré à l'arrivée.
   Au hasard des rencontres, il arrive à Gilles Chabot de parler de ses photographies. Une passagère d'Autichamp (Drôme) lui confiait récemment avoir visité son blog: "je n'avais jamais vu mon village comme ça". Comme si le train, à 300 km/h, redonnait vie à des angles morts.

   PP - AFP
 

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