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IMPRESSIONS        (textes poetiques)

Sourire

 

Les étoiles pâlirent
Le soleil d’outremer
Tout à coup flamboyant
Incendia la mer
Et la terre au levant
Devant ton doux sourire

 

Calice de rosée
Offert aux roses nues
Qui tissent sous l’azur
Une étoffe ténue
Taillée à la mesure
De tes charmes rosés


Et le poète soupire 
De se voir jalousé
Par la voute des cieux
Pour avoir tant osé
Gouter le délicieux 
Nectar de ton sourire

Bleus

 

Bleue, mon âme est bleue
De l’amour perdu
De l’amour déçu
De l’impossible

 

Bleu, mon sang est bleu
De blues et de spleen
Du mal qui me mine
Indescriptible

 

Bleue, la mort est bleue
De l’inassouvi 
A  perte de vie
Irréversible


Bleu, l’amour est bleu
Bleu de l’attirance
Bleu de l’espérance
Inextinguible

 

Ainsi sont les bleus
De l’âme ou du corps
De l’amour ou la mort
Indivisibles.

 

Juste un petit baiser


Quand vont vers toi mes pensées
Le bel espoir que je caresse en moi
De gouter la douce rosée
De tes lèvres me met en émoi

 

Oh j’aimerais me recueillir
Jolie fleur d’Aphrodite
A ton autel de mes désirs
M’adonner à ses rites

 

Quand je rêve sur ma couche
Que tu me réchauffe le cœur
A la flamme de ta bouche
Ça me délivre de mes peurs


Sais tu que jusqu’à tantôt
Il gelait à pierre fendre
Dessus mes amours en cendre
Et j’ai envie d’avoir si chaud

 

C’est juste un petit baiser
Qu’il faudrait pour embraser
Mon âme ignifugée
Par la morosité

 

Ne me laisse pas porter au front
Le deuil de mes illusions
C’est juste un petit baiser
Qu’il faudrait pour commencer

 

L’absence

 

L’absence…oh l’absence
C’est comme le silence,
Ce si grand silence
Qui suit la foudre.
Et le temps saupoudre
De flocons d’amnésie
Le seuil de ma mémoire,
Tuant la frénésie
Des jours emplis d’espoir.
Mais comment retenir
Ces gouttes d’une vie,
Rosée de souvenir,
Pour ne pas qu’on oublie.
Sens ce voile diaphane 
Sur mon cœur qui se fane.

Un linceul de silence
Enserre la souffrance 
Que me vaut ton absence.

Amertume


Au soleil de l’amertume
Je traine la solitude
De mon âme de bitume
Sous  l’ultime magnitude

 

Dans les rues de ma mémoire
Embouteillées de souvenirs
Je déambule tous les soirs
Jusqu’à l’impasse de l’avenir


Je vais au bar du temps passé
Me boire un tonneau de fiel
A la santé des trépassés
En élevant mon verre au ciel.

 

Au soleil de l’amertume
Je m’évapore à l’ombre
De toi perdue dans ma brume,
Dans ton souvenir je sombre…

J’ai vu

 

Fort de sa misère
J’ai vu l’homme sourire
Aux nues chargées de plomb,
Et brandir à l’horizon
Du verbe mourir
Sa rouge bannière.

 

Sur la terre brûlée
J’ai vu couler les sangs
Noir de l’arrogance,
Et de l’espérance 
A l’éclat rubescent,
Etrangement  mêlés

 

Sous les coups du juste
J’ai vu tomber le mal
Juste pour quelque temps,
Le temps qu’on ait le temps
D’oublier, c’est fatal,
Pourquoi c’était juste.

 

Sur des champs de bataille
J’ai vu des blés murir,
Et les nues écartées
Des moissons espérées, 
Les batteuses venir
Pour cueillir les semailles.


Embrassant sa maman
J’ai vu l’enfant heureux
Oubliant ses larmes
Et la peur des armes,
Dévorer des yeux
L’azur du firmament.

 

Aux grands yeux d’Elsa
J’ai vu briller l’amour
Arraché à l’ombre,
Là où l’âme sombre,
Et renaître des jours
Fleuris de mimosas.

 

A l’orée du verbe 
De Louis Aragon
J’ai vu naître l’espoir
Au bout d’un crayon noir.
J’ai vu l’homme Aragon,
Essence du verbe ;

 

Aimer, chanter, pleurer,
Jouir, mentir, souffrir,
Partager, espérer,
Résister, libérer,
Grandir, haïr, mourir,
Lutter, gagner, donner…

 

L’Essence du verbe Etre 


 

Suggestions

 

Frêle dentelle
Ecrin charnel
A fleur de peau
Touche c’est beau
Douce colline
Rondeur coquine
Gorge profonde
Toison blonde
Joli vallon
Vas jusqu’au fond
Chaude vallée
Bois sa rosée
Corolle rose                                  Liqueur d’Eros                             Fleur d’Aphrodite
                                                   Voies interdites…

 

Azulejo


Le ciel est bleu
Les nuages blancs
La mer si bleue 
Est bleue marine


La terre est bleue 
Depuis les temps
Insondables 
Des origines

 

Azulejo des Dieux
Gaïa nimbée d’Azur
Au cœur de la nuit, bleue
Sans commune mesure

Premier train

 

Dans la fraicheur matinale
Un long rail soudé s’étire
Au pied du quai de l’escale.
Dans son fer luisant se mire
L’horloge perchée sur son mât.
C’est la tricoteuse du temps,
Celle qui dit qu’on s’en va,
On la regarde tout le temps.


L’attente a déjà commencé
Le bref silence de la nuit
Fait place aux gens qui sont pressés.
Au loin s’avance sans un bruit
La première circulation.
Soudain l’éveil d’un haut parleur
Annonçant la destination
Agite quelques voyageurs.

 

Le tube s’immobilise
Dans un feulement d’acier
En effleurant les valises.
Il extrait ses marchepieds
Et ouvre toutes ses portes.
Le train avale goulument
Avec tout ce qu’elle emport
La foule d’un long mouvement.


Le vif trémolo d’un sifflet
Affole le retardataire
Qui s’embarque tout essoufflé.
Quelques uns sur le quai désert
Saluent l’ami qui va partir.
Ah qui ne se souvient pas
D’une larme ou d’un sourire
A la vue d’un train qui s’en va.


Et la machine s’élance
Dans le silence retombé
Avec illusoire aisance.
Bientôt de son front bombé
Elle triomphera du vent.
Alors la belle mécanique
Lâchera ses dix mille cents
Chevaux vapeurs électriques.

 

Ainsi passera la journée
Au rythme d’un gros cœur qui bat
Entre départs et arrivées.
Des gens d’ici s’en vont là bas,
D’autres là bas s’en viennent ici.
Comme la vague va et vient,
Tourne le cycle de la vie
A chaque fois que part un train.

 

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